biographie de Jean Jacques Ampère (fils d'André Marie Ampère)


Jean Jacques Ampère

né à Lyon, le 12 août 1800
décédé le 26-27 mars 1864

 

Après avoir parlé d'André-Marie Ampère, il est juste d'adresser un souvenir à son fils qui a glorieusement soutenu l'éclat d'un nom difficile à porter. Jean-Jacques Ampère était né à Lyon, le 12 août 1800 . Il fit ses études à Paris sous les yeux de son père, et montra de bonne heure une vive passion pour les littératures étrangères. Jeune encore, il eut d'illustres amitiés, qu'il rencontra au foyer paternel. M. Ballanche le considérait comme son fils et le présenta à Mme Récamier. M. Jean-Jacques Ampère avait alors vingt et un ans, il venait dé terminer ses brillantes études. Dès cette époque, il montrait ce qu'il devait être un jour. Ses aptitudes semblaient universelles, sa curiosité insatiable, sa vive intelligence saisissait vite les idées les plus diverses, et il les exposait ensuite avec netteté et élégance. Son animation, son entrain, la noblesse de ses sentiments, sa tendresse pour son père donnaient à sa conversation un charme incontestable. Il ne tarda pas à conquérir une place privilégiée dans le salon de Récamier à l'Abbaye-aux-Bois.

Il débuta dans l'enseignement à l'Athénée de Marseille, en 1830. Son cours, qui dura trois mois, avait pour objet l'étude de la poésie Scandinave. André-Marie assista plusieurs fois aux conférences de son fils et le vit, avec une bien vive émotion, applaudi par plus de 600 auditeurs.

Après la révolution de 1830, le professeur revint à Paris, où il fut nommé maître de conférence à l'Ecole normale. A la mort d' Andrieux, en 1833, il obtint la chaire d'histoire de la littérature française au Collège de France. Les résumés de ses cours ont formé L'Histoire littéraire de la France avant le XIIe siècle. A différentes reprises, il séjourna en Italie, en Allemagne, en Hollande, en Belgique. Il revenait de ces voyages chargé de notes intéressantes, résultats de ses patientes recherches. Les relations du Wurtembergeois Mohl avec Jean-Jacques Ampère occupent une trop large place dans la vie de ce dernier pour les passer sous silence. Ils se rencontrèrent pour la première fois, en 1824, dans le salon de M. Cuvier, se plurent dès le premier abord et vécurent sous le même toit de 1831 à 1847. Ampère avant de partir en voyage, oubliait de payer un mémoire ou de recevoir ses émoluments de professeurs, alors il écrivait à Mohl de le tirer de l'embarras, et ce dernier s'acquittait très bien de sa mission. C'était lui qui administrait la petite fortune de son ami.

Au mois de décembre 1842, Jean Jacques Ampère est élu membre de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, à la à la place de M. de Gérando. Doué d'une grande facilité à déchiffrer les Hiéroglyphes, Jean Jacques Ampère rêvait d'un voyage en Egypte, il partit en 1843. Cette excursion scientifique se prolongea et se termina fructueusement, mais aux dépens de sa santé. Pour arriver jusqu'aux tombeaux qu'il voulait visiter, Jean Jacques Ampère se faisait couvrir de laudanum et attacher sur sa monture où la faiblesse ne lui permettait plus de se tenir sans aide.

De retour en France, il paya son héroïsme par quinze mois de vives souffrances. Il lui fallut renoncer à ses visites quotidiennes à l'Abbaye-aux-Bois. Mme Récamier, que l'âge et la santé rendaient sédentaire, ne pouvait le visiter, le temps paraissait long au malade cloué sur son lit ou sur un fauteuil.

Enfin, au commencement d'août 1844, nous le trouvons convalescent au château de Mouchy, où la maîtresse de la maison, la Veuve de Noailles, surveille son régime.

En 1846, il était devenu officier de la Légion d'honneur.
En 1847, il remplace Guiraud à l'Académie française.
En 1848, M. de Chateaubriand étant mort, le nouvel académicien réclama l'honneur d'aller lui même conduire les restes de son vieil ami au pays de Bretagne, sur la grève de Saint Malo.

Au retour de ce voyage funèbre, il accepta une place de bibliothécaire à la Mazarine afin de ne plus quitter sa vieille amie Mme Récamier, mais elle mourut du choléra l'année suivante. Pour tromper sa douleur, Jean Jacques Ampère part pour l'Espagne puis visite la Grande Bretagne.

Quelques années plus tard, il s'embarque pour l'Amérique, d'où il rapporte des matériaux qui lui servent à écrire un intéressant ouvrage dédié à M. Alexis de Tocqueville.

Son principal ouvrage est : L'histoire romaine à Rome. L'auteur la rend en quelque sorte vivante et présente, en mettant sous les yeux du lecteur les lieux où elle s'est accomplie.
L'Empire romain à Rome en 1867 fait suite à l'ouvrage précédent.

Il publia encore :
Ballanche en 1848
La Science et les Lettre en Orient en 1865
Mélanges d'Histoire littéraire et littérature, Voyage en Égypte et en Nubie, etc...

Au commencement de l'année 1864, lassé des voyages, il vint s'asseoir à un foyer ainsi qu'il appelait le sien, et déclara qu'i voulait mourir en famille. Dans les premiers jours de mars, il fut saisi de douleurs violentes mais la crise passa.

Il reprit ses habitudes laborieuses .

« Jamais je ne me suis senti plus fort » disait-il à ses amis. Malgré ses protestations, son testament date du 21 mars 1864, prouvent qu'il avait le pressentiment de fin prochaine.

Le samedi 26 mars 1864, il souhaita le bonsoir à ses amis en leur donnant rendez vous pour la messe matinale du lendemain. A cinq heures du matin, un bruit de sonnette les appela dans sa chambre, quand ils arrivèrent le mourant ne les reconnut pas. La mort avait frappé fort et juste au bon endroit.

Son testament commençait par cette phrase qui montre de quels sentiments il était animé :
« Je déclare mourir dans une humble et entière confiance dans la miséricorde de Dieu ».
 


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créé le 26 avril 2009
Copyright JOLY Guy

source : hebdomadaire les "Contemporains" du 29 avril 1894 N° 81