VII ème siècle : selon la tradition, Saint Eloi, évêque de Noyon-Tournai, établit sur le "mont blanc" un ermitage dans lequel il aime à venir se retirer pour prier. Il est rapidement rejoint par une dizaine de disciples qui s'installent sur place et forment un noyau d'une première communauté religieuse qui perdure durant deux siècles jusqu'à ce qu'elle soit anéantie probablement par un raid normand. 929 : suite à la découverte miraculeuse dans les bois d'Ecoivres des reliques de Saint Vindicien disciple de Saint Eloi, l'évêque Fulbert fait ériger sur le mont une chapelle abritant les reliques et y installe une communauté religieuse canoniale chargée de les protéger. |
![]() 1) hypothèse de reconstitution de l'abbaye au XVIII ème siècle |
Une architecture monumentaleL'Abbaye a connu plusieurs étapes de construction et des transformations permanentes au cours de son histoire.Au XI ème siècle une première campagne de construction comprenant une église et probablement quelques bâtiments est menée suite à la constitution d'une véritable abbaye de chanoines réguliers. Au XIII ème siècle l'église abbatiale est construite dans le style gothique. Au XVIII ème siècle tous les bâtiments de l'abbaye sont construits dans un style classique dont témoignent les vestiges encore existants. |
1068 : dans le cadre de la réforme de l'église initié par le pape Grégoire VII au XI ème siècle, la communauté religieuse se réforme et devient une abbaye de chanoines réguliers. XI - XVIII ème siècle : 46 abbés se succèdent à la tête de cette puissante abbaye dont le prestige et le pouvoir s'étendent. 1789 : La révolution française impose la fermeture de toutes les abbayes. Le dernier abbé du Mont Saint Eloi est guillotiné deux ans plus tard. Un destin tragique1793 : devenus biens nationaux les bâtiments de l'abbaye sont vendus puis progressivement démontés et transformés en carrière de pierre. |
1836 : l'État et le département rachètent les tours de l'église abbatiale pour éviter la disparition des derniers vestiges de l'abbaye. |
![]() 2) à gauche les tours avant la guerre 14-18, à droite la comparaison avec les tours actuelles |
1914-1918 : Remarquable poste d'observation à quelques kilomètres du front, les tours sont la cible de nombreux tirs d'artillerie qui détruisent le dernier étage et donnent à l'ensemble son aspect actuel. |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Ce qui reste du Mont Saint-Eloi après le bombardement de (avril-mai )1915 L'ÉGLISE DE SAINT-ÉLOI APRÈS LES ATTAQUES REPOUSSÉES PAR LES ANGLAIS ![]() Les tours du monument lors des premiers bombardements et les mêmes tours après les combats gagnés par les Anglais Tandis que des événements importants s'accomplissaient sur le front oriental, la situation des alliés se consolidait dans l'Ouest, et commençait à devenir menaçante. Dans le Nord, l'armée belge reconstituée tient maintenant la ligne de l'Yser, donnant la main, à droite, aux troupes britanniques constamment renforcées. Nos alliés anglais ont remporté le mois dernier des succès marqués à Saint-Eloi et à Neuve-Chapelle. Saint-Eloi est, au sud d'Ypres, une localité modeste. A différentes reprises, lés Allemands ont livré de furieux assauts pour s'en emparer. Ils n'ont réussi qu'à se briser sur les lignes anglaises. Devant Saint-Eloi, comme à Neuve-Chapelle, l'ennemi a fait preuve d'une abominable sauvagerie, achevant des centaines de blessés anglais. source le MIROIR du 11 avril 1915 |
Les vestiges visiblesLe monument qui se dresse aujourd'hui devant vous est la façade occidentale de l'ancienne église abbatiale. Les deux tours étaient initialement hautes de 53 mètres et comptaient 5 étages. Les bombardements ont complètement détruit le cinquième étage et ont ramené la hauteur de l'ensemble à 44 mètres. Les deux premiers étages sont construits en grès. Les suivants sont en pierre blanche.La corniche entre le deuxième et le troisième étage a été restaurée en 1990. Les autres traces visibles de l'abbaye sont :* Le mur d'enceinte (visible en empruntant la route qui fait le tour de l'abbaye) |