datation des anciennes photographies
l'emploi du Collodion

Nouvel emploi du collodion et perfectionnement de ce produit

Le Collodion

On sait que le collodion n'est autre chose qu'une dissolution de poudre-coton ou pyroxyline dans un mélange d'alcool et d'éther. C'est une liqueur visqueuse qui abandonne par l'évaporation une pellicule blanche, fortement adhésive, et inaltérable à l'air et à l'eau.  

Le collodion en chirurgie

Depuis longtemps déjà, le collodion est employé avec succès en chirurgie pour opérer le rapprochement des lèvres, des coupures ou même des blessures plus graves, pour préserver les plaies du contact de l'air, etc…  

Le collodion en jardinage

M. LAW a imaginé récemment d'appliquer le collodion à la multiplication des plantes par boutures et par greffes; ce procédé a pris un grand développement en Angleterre. On trempe des boutures dans le collodion par leurs extrémités coupées, de manière à recouvrir la section faite par serpette d'une mince pellicule qui la préserve de l'action de l'air et de l'humidité du sol souvent trop abondante. Pour la greffe, le collodion remplace avec beaucoup d'avantage et même d'économie les mastics résineux ordinaires; il s'applique à froid, résiste très bien à la pluie et permet à la greffe de se développer librement. Pour préparer le collodion, on plonge le coton cardé dans de l'acide sulfurique, mêlé d'azote de potasse (salpêtre); on le lave ensuite à grande eau et on le sèche à une douce chaleur. On dissout le coton fulminant ainsi obtenu dans un mélange de 5 parties d'éther ordinaire et 3 parties d'alcool.

Emploi du collodion pour la photographie

Mais, quand on emploie le collodion pour la photographie, on reconnaît que le séchage au contact de l'air a pour effet de diminuer la sensibilité du collodion. M. CUTTIG, de Boston, est parvenu à éviter cet inconvénient en essorant avec soin le fulminant et en le plongeant dans de l'alcool concentré, qui lui enlève toute son humidité. Le même inventeur a constaté qu'il y a grand avantage à introduire dans le collodion photographique une certaine quantité de camphre; on augmente ainsi la vigueur et la netteté des épreuves positives, surtout dans le demi-teintes. Afin de conserver sans altération les épreuves sur glace collodionnées, M. CUTTING les couvre d'une couche de résine liquide sur laquelle il fait glisser une seconde glace en évitant l'interposition des bulles d'air; on presse ensuite les deux glaces, et la mince couche de résine interposée donne plus de netteté à l'image, tandis que la seconde glace la met complètement à l'abri de l'air et de l'humidité.  


source : Livre "Journal pour tous" édition du 5 avril 1856 tome II

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