Biographie de Marie Jean Paul Roch Yves Gilbert Motier
Marquis de LAFAYETTE


marquis de la Fayette

Marie Jean Paul Roch Yves Gilbert Motier
Marquis de LAFAYETTE
né le 6 septembre 1757 au château de Chavagnac en Auvergne
mort le 20 mai 1834 à Paris
 

Homme d’État et général français, né au château de Chavagnac en Auvergne , le 6 septembre 1757, mort le 20 mai 1834. Son père, le marquis de Lafayette fut tué dans une bataille en Allemagne, à l’âge de 25 ans, et sa mère mourut bientôt après, le laissant héritier d’une grande fortune. On l’envoya au collège du Plessis à Paris, et à l’âge de 16 ans, il épousa une demoiselle encore plus jeune que lui, la fille du comte d’Ayen, fils du duc de Noailles. En 1776, il se trouvait à Metz avec son régiment de dragons dans lequel il était capitaine, quand il apprit que les colonies américaines avaient leur indépendance. Ayant résolu d’aller discipliner les troupes inexpérimentées des révoltés, il fit équiper secrètement un navire à Bordeaux. Le gouvernement donna des ordres pour l’arrêter, mais il envoya son navire à Pasages en Espagne et, échappant aux gens qui le poursuivaient, il gagna ce port et mit de suite à la voile. Il était accompagné de 11 officiers. Après une traversée longue et orageuse, il débarqua avec ses compagnons dans la nuit du 24 avril 1777, près de Georgetown.

Arrivé à Philadelphie , il adressa une lettre au congrès, demandant la permission d’entrer dans l’armée comme volontaire et de servir sans appointement. Le congrès le nomma major-général dans l’armée des Etats-Unis le 31 juillet 1777. Il assista à la bataille de Brandywine le 11 septembre où il se trouva au plus fort du combat et reçut une balle dans la jambe. En décembre , il fut nommé commandant de la division du général Stephen , qui avait été destitué. On projetait alors une expédition contre le Canada. Le commandement en fut donné à Lafayette qui se rendit à Albany, point désigné comme quartier général, mais après avoir attendu 3 mois, il reçut l’ordre de rejoindre l’armée à Valley-Forge. Il retourna au camp en avril 1778 , et le 18 mai il fut envoyé par Washington à Barren-Hill où il prit position avec 2100 hommes et cinq pièces de canon.

Sir Henry Clinton, dans la nuit du 19 mai, envoya le général Grant avec 5000 hommes pour le surprendre, mais il déjoua le général anglais par un mouvement habile et retourna sain et sauf à Valley-Forge. Le 28 juin, à Monmouth, il se battit bravement sous le général Lee. Quelques semaines plus tard il partit avec deux brigades d’infanterie pour aider les généraux Greene et Sullivan pour chasser les anglais à Rodhe-Island. Ces généraux avaient d’abord été assistés dans cette tentative par la flotte française du comte d’Estaing, mais ce dernier s’étant retiré à Boston, Lafayette lui fut envoyé pour le persuader de revenir à Newport. Pendant son absence, un engagement eut lieu le 29 août, et il arriva à temps pour diriger l’évacuation de l’île.

Lafayette crut de son devoir, à la fin de la campagne de 1778, de retourner en France, et de se mettre à la disposition de Louis XVI, qui était alors en guerre avec les Anglais. Il s'embarqua à Boston en janvier 1779. Il fut reçu avec des démonstrations extraordinaires d'enthousiasme par toutes les classes de la société française. Il ne négligea pas les intérêts des Etats-Unis et ce fut surtout grâce à ses efforts personnels que l'armée de Rochambeau fut envoyée en Amérique. Lafayette rejoignit Washington au quartier général de l'armée le 11 mai 1780 et lui apporta le premier la nouvelle qu'il avait réussi à lui faire procurer par la France un secours d'hommes et d'argent. Une flotte française, conduisant Rochambeau et 6000 soldats, arriva à Newport le 10 juillet. Washington envoya Lafayette pour se concerter avec Rochambeau sur les opérations futures. Lafayette fut l'un des 14 officiers généraux qui composèrent la cour convoquée à Tappau le 29 septembre pour juger le major André.

Pendant l'invasion de la Virginie par Arnold, au commencement de 1781, Washington envoya Lafayette avec 1200 hommes pour concourir à la défense de cet état. Il déjoua Cornwallis, qui battit en retraite vers Yorktown et qui se retrancha définitivement.
Lafayette lui coupa la retraite et attendit des renforts qui arrivèrent quelques semaines plus tard avec Washington et Rochambeau. Ses services pendant le siège de Yorktown, où, avec Rochambeau, il commanda plusieurs attaques, lui valurent les remerciements publics de Washington, le lendemain de la capitulation de Cornwallis.

A la fin de la campagne, il revint en France où il fut reçu avec le plus grand enthousiasme. Sur sa demande, on envoya de suite en Amérique de nouveaux secours en hommes et argent. L’enthousiasme se répandit en Espagne où une expédition de 60 vaisseaux de ligne et 24000 hommes de troupes fut organisée pour être placée sous les ordres de Lafayette, qui conduisit 8000 hommes à Cadix. Peu après son arrivée dans cette ville il apprit la conclusion de la paix à Paris, et par une lettre qu’il envoya de Cadix le 5 février 1783, le congrès reçut la première nouvelle de ce traité. En 1784, sur l’invitation de Washington, il visita les Etats-Unis, débarqua à New-York le 24 août et reçut partout des témoignages d’affection et de respect. Rentré en décembre, il se consacra à améliorer la condition politique des protestants français et à préparer les esprits à l’abolition de l’esclavage dans les colonies. En 1787, il fut membre de l’Assemblée des notables. En 1789, il proposa à l’Assemblée constituante une déclaration des droits populaires, ressemblant à la déclaration de l’indépendance américaine, et peu après, il fut nommé commandant de la garde nationale nouveau nom de la (garde bourgeoise et milice parisienne) à Paris. Ce fut à son instigation que le drapeau tricolore fut adopté le 26 juillet. Son courage et son sang-froid, pendant les tumultes des 5 et 6 octobre, sauvèrent la vie au roi et à la reine. Après la cérémonie de l’adoption de la Constitution le 14 juillet 1790, au champ de Mars, il donna sa démission de commandant de la garde nationale à Paris, et il se retira en province dans ses propriétés.

Quand la guerre fut déclarée à l’Autriche, le 20 mars 1792, il fut nommé commandant de l’une des armées, et il remporta les victoires, Philippeville, Maubeuge, et de Florennes. Adversaire des Jacobins, il essaya de lutter contre leur influence grandissante. Mais le règne sous la Terreur ayant établi, des commissaires furent envoyés à l’armée avec ordre d’arrêter Lafayette. Il s’enfuit le 17 août dans l’intention de se réfugier en Hollande , mais fut pris patrouille autrichienne, traité comme un criminel et emprisonné dans les forteresses de Wesel, de Magdebourg, puis à la citadelle d’Olmutz.
Cette détention lui occasionna une maladie qui mit ses jours en dangers. Ses amis ne purent, pendant longtemps, connaître son sort, mais à la fin le docteur Éric Bollmann appris qu’il était enfermé à Olmutz , et, avec un jeune américain, Francis-k Huger, il forma un plan d’évasion qui réussit. Lafayette se sauva de prison, mais fut arrêté de nouveau et enfermé plus étroitement qu’auparavant. On fit alors de grands efforts en Europe et en Amérique pour obtenir sa mise en liberté. Les autorités Autrichiennes restèrent sourdes à toutes les demandes, et il ne fut relâché qu’à l’époque où Napoléon demanda formellement sa mise en liberté, pendant les conférences préliminaires de Léoben, qui précédèrent le traité de Campo-Formio.
Rendu à la liberté le 19 septembre 1797, après cinq ans d’emprisonnement qui avait été partagé par sa femme pendant 22 mois, il se retira à dans le Holstein, où il vécu dans la retraite jusque vers la fin 1799, époque où il se rendit dans sa propriété de la Grange à 60 kms de Paris.

Napoléon, lors d'une entrevue personnelle, essaya en vain de lui faire accepter la dignité de Sénateur, rien ne put le faire sortir de sa retraite. Pendant les Cents-jours, Napoléon ayant accordé au peuple une Chambre des représentants, Lafayette en fut élu membre et y prit son siège. Il refusa d'entrer dans la Chambre des Pairs. Il fut élu Président de la Chambre, mais il refusa d'accepter cet office. Il prit peu de part aux débats jusqu'au retour de Napoléon après Waterloo. Il se mit alors à la tête de ceux qui demandèrent l'abdication de l'empereur. Lors de l'entrée des alliés à Paris, il retourna à la Grange. En 1818, il fut élu à la Chambre des députés, où il vota constamment pour toutes les mesures libérales.

En 1824, sur l'invitation du congrès américain, il visita de nouveau les Etats-Unis, à l'occasion du cinquantenaire de la délivrance. Débarqué à New-York, le 15 août, il visita les principales villes de chacun des 24 états, et reçu partout un accueil qui ressembler son voyage à une continuelle procession triomphale. En décembre, le Sénat lui vota un, don de 1million de francs et une vaste étendue de territoire. Le 7 septembre 1825, il quitta Washington. Pendant la révolution de juillet 1830, il fut nommé commandant en chef de la garde nationale de Paris. Son expérience et son énergie rendirent les plus grands services à la cause libérale.

Sacrifiant ses préférences républicaines, il se déclara en faveur d'une monarchie constitutionnelle qu'il appelait la meilleure des républiques. Il donna bientôt sa démission de commandant de la garde nationale. En suivant les obsèques d'un collègue de la Chambre des députés, il contracta un rhume qui occasionna sa mort.

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Date de création: 25/08/2008
Copyright Guy JOLY